Au Japon, le robot est un véritable phénomène culturel. Il fait depuis longtemps partie d'un genre qui est présent dans leurs oeuvres, notamment dans les mangas et les films.
Depuis tout petit, je suis passionné de robots (je suis né dans le mauvais pays ?). En rédigeant cet article, je me suis souvenu de la fois où je suis allé à la Villette et j'ai été accueilli par un robot ! J'étais fasciné (comme la dizaine de gosses qui le suivait à la trace).
Il y a quelques mois, je suis allé à la Maison de la culture du Japon (voir les liens en bas de page) car il y avait une exposition sur les robots (et d'autres activités liées à la cybernétique). J'ai eu la bonne idée de prendre des notes (comme un bon élève), ce qui m'a permis d'avoir les bases de cet article.
Il s'en suit alors des heures de recherche, afin de vous présenter quelquechose de cohérent. Si vous voulez plus de détail, vous trouverez tout en bas les liens que j'ai utilisé. Bonne lecture !
Les Automates
L'histoire des robots commence au Japon, à l'Ere Edo (1603-1868). Des automates au mécanisme ingénieux appelés "karakuri-ningyô" (poupées mécaniques) furent fabriqués en grand nombre. Leur présentation publique enchantait les couches populaires. |
Le terme "robot" apparaît pour la 1ère fois en 1920. Il est employé par le dramaturge Karel Capek dans sa pièce R.U.R. (Rossum's Universal Robots). Les "robots" sont alors des créatures de chair et de sang, crées pour remplacer les ouvriers dans les usines, mais qui vont ensuite se rebeller contre leurs créateurs (pour prendre le pouvoir sur Terre, rien que ça !). Le mot "Robot"
En 1926, les robots refont parler d'eux dans Metropolis, de Fritz Lang. Il sont encore une occasion de dénoncer l'inhumanité du travail à la chaîne dans l'industrie (application directe du taylorisme peur ceux qui se souviennent de leurs cours ^^). L'apparition des robots se fait alors plus fréquente dans la littérature. Des robots au cinéma
Voici ces trois lois :
- première loi : un robot ne peut nuire à un être humain ni laisser sans assistance un être humain en danger.
- deuxième loi : un robot doit obéir aux ordres qui lui sont donnés par les êtres humains, sauf quand ces ordres sont incompatibles avec la première loi.
- troisième loi : un robot doit protéger sa propre existence tant que cette protection n'est pas incompatible avec la première ou la deuxième loi.
L'une des grandes questions que je me suis posé, c'est : Puisque les robots sont présents dans la littérature du monde entier, qu'est-ce qui a fait que le Japon s'est distingué en cultivant une fascination pour les robots ?
Même si la réponse n'est pas évidente (il faudrait interroger les japonais qui ont suivis de près cette évolution), il faut considérer l'histoire du Japon - et plus particulièrement la guerre - comme un élément clef.
Après la guerre, les mangas (tels que nous les connaissons) font leur apparition au Japon. Jusqu'alors, ils existaient sous la forme de courtes histoires, la plupart du temps inspirées par la propagande militaire précèdant la 2nde guerre mondiale. Les mangas sont une façon pour les artistes de s'exprimer, à la fois en racontant et en dessinant. De plus, ils ont la qualité de se faire comprendre par toutes les générations. A cette époque, le manga change en même temps que le Japon. L'après-guerre
Tezuka : un précurseur
Osamu Tezuka est l'un des premiers auteurs qui participeront à cette "révolution du manga". Il réalise que les mangas Ce dernier réalise des manga tels que Shin Takarajima ( La nouvelle île aux trésors ), Jungle Tateï, Black Jack, ou encore Tetsuwan Atomu en 1952 (qui deviendra le célèbre Astro Boy). Astro Boy est un robot conçut par un savant, à l'image de son fils disparu. Avec ses super-pouvoirs, son humanisme tolérant et sa douceur, il va devenir le sauveur de l'humanité.
Par la suite, Les robotto anime (dessins animés de robots) qui sont créés après Tezuka vont continuer à produire des histoires sur les hommes et la vie. Tels des miroirs, ces corps de métal reflètent la nature humaine. |
A la fin des années 60, Kawasaki Heavy industries Ltd réalise le premier robot japonais de production, Unimate, conçu pour la soudure des automobiles. La production de robots prend sont essort à partir de 1970 ; ils sont surtout destinés aux USA. Dans les années 1980, le Japon devient le "Géant du robot". Avec 150 fabricants, il fabrique 60% des robots dans le monde.
ASIMO : le petit bijou de chez Honda
Depuis l'an 2000, les robots sont conçus pour vivre avec l'Homme, tels ASIMO de Honda ou SDR-3X de Sony qui sont présentés lors de l'exposition de robots à usage personnel : Robodex 2000. Sur la page web de Honda, on apprend même que leur bébé est "le plus évolué du monde" (haha). J'ai pu le voir en démonstration à la Maison du Japon. C'est un robot humanoïde de 120 centimètres (he oui, un nain comparé à ces ancêtres ! Mais ça vaut mieux dans une maison...) qui peut marcher tout seul, monter des marches ou franchir des obstacles. Asimo regarde son interlocuteur et peut répondre à une poignée de main. Je vous conseille vivement d'aller jeter un coup d'oeil à leur site : http://asimo.honda.com On y apprend plein de choses sur ASIMO et notamment qu'il fait une tournée mondiale. Une phrase magnifique dans leur F.A.Q. : Question : Que vaudra ASIMO dans 10 ans ? |
Des amis pour la vie
Plus petits (mais costaud! Ok elle est nulle...), PINO (ZMP) et HOAP-2 (Fujitsu) sont venus en démonstration à la Maison du Japon. J'ai pu voir HOAP-2 s'essayer à la danse, l'occasion pour l'opérateur de nous montrer les possibilités de leur bijou. On lui a même fait faire le poirier ! Non mais franchement, un jour ils vont vraiment se rebeller !
Encore plus "Kawai" : les mini-robots, tel Monsieur II-P (2002). Développé par Seiko Epson, ce robot miniature ne pèse que 12,5 grammes et tient dans la paume d'une main. Piloté à distance (technologie Bluetooth), il se déplace à 7 cm/seconde. |
Dans le futur, les robots aideront sûrement l'Homme au quotidien (les robots aspirateurs commencent à voir le jour). Vivement qu'ils fassent le repassage ! D'ailleurs je trouve ça inadmissible qu'on ait encore à le faire aujourd'hui ! C'est vrai, quoi ! Quand j'étais petit, je lisais et relisais les livres de science-fiction où ils nous promettaient plein de belles choses pour l'an 2000 ! (voitures volantes et j'en passe...) Alors les gars faudrait se manier ! |